Que ce soit pour apporter une touche de décoration dans leur petite chambre colorée, ou pour les voir s’amuser avec, nous bombardons toujours nos enfants de peluches, toutes plus mignonnes les unes que les autres ! Cependant, nous avons tendance à apercevoir rapidement chez l’enfant un attachement pour une peluche en particulier, qu’il désigne très souvent comme étant son “doudou”. Ce fameux doudou (qui peut aussi très bien être un bout de tissus ou de couette) devient alors un membre de la famille à part entière. Mais que représente vraiment Doudou pour l’enfant ?

1/ Doudou, un objet dit “transitionnel”

À quoi sert Doudou ?

De sa vie embryonnaire jusqu’à bien après sa naissance, le bébé est lié à sa mère. Elle est son monde, et représente tout pour lui. Lorsqu’ils se séparent, ne serait-ce que pour un petit moment, un sentiment d’anxiété née chez le bébé et petit à petit, vers 8 mois, il prendra conscience qu’il est un être à part entière, un individu distinct de ses parents. C’est à ce moment qu’intervient le doudou. En effet, il permet à l’enfant de faire la transition entre un monde qui le liait à sa mère, et le monde extérieur. Doudou apporte alors un certain réconfort chez l’enfant et le rassure en comblant la solitude éprouvée suite à la séparation. Un lien se crée alors entre Doudou et l’enfant. Celui-ci prendra l’habitude de le palper, le suçoter, et même de l’emmener partout où il ira. Il reconnaît son odeur, proche de celle de la mère, qui canalise sa détresse et le réconforte. Plus que son meilleur ami, Doudou est une véritable présence physique familière qui fait que l’enfant se sente en sécurité à ses côtés lors de situations nouvelles comme les sorties au parc, une visite chez le médecin, ses premiers jours à la crèche, etc.

L’importance de Doudou dans le développement de l’enfant

Doudou a une réelle importance au niveau du développement de l’enfant, car il l’aide à se dégager progressivement du besoin de la mère. L’enfant va en effet se sentir plus indépendant de ses parents, et voudra connaître et explorer le monde extérieur, au-delà des bras de sa mère. Il supportera alors la séparation avec cette dernière, et l’absence de ses parents ne sera plus aussi troublante qu’auparavant. Grâce à Doudou, l’enfant devient grand !

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2/ Mon enfant n’a pas de doudou, est-ce grave ?

Doudou remplacé

Les parents ont parfois tendance à s’inquiéter de voir leur enfant grandir sans la compagnie de ce fameux Doudou : “A-t-il un problème ?” “S’il ne crée pas de liens dès son plus jeune âge, cela veut-il dire qu’il ne sera pas sociable plus tard ?”

La réponse est évidemment non. Il est tout à fait normal que l’enfant n’adopte pas de doudou. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène. Tout d’abord, l’enfant arrive à se rassurer sans l’aide d’une présence physique remplaçant celle de ses parents. En effet, il développera des habitudes très courante chez les enfants comme sucer son pouce, téter sa tétine etc., des gestes répétitifs qui lui permettront de se mettre en retrait, s’isoler, se reposer et être apaisé. C’est un moyen pour l’enfant de trouver le sommeil ou tout simplement s’accorder un moment de calme entre deux temps de jeu. Le manque de Doudou n’influera en aucun cas le développement de l’enfant, son intégration dans le monde extérieur, inconnu, et son indépendance vis-à-vis de ses parents. Pas d’inquiétude, l’enfant grandira comme les autres, pas besoin de Doudou !

Ensuite, la présence de Doudou diffère d’un pays à un autre, d’une région, d’un continent, d’une culture à une autre. Si en Occident il est tout à fait normal de voir des jeunes enfants s’amuser avec un doudou et l’emmener partout où il va, ce n’est pas forcément le cas dans d’autres pays. L’enfant ressent lui-même le besoin d’avoir un doudou ou pas, et s’il en ressent le besoin, le premier objet réconfortant à sa disposition fera l’affaire, donc pas besoin d’obliger bébé à adopter !

 

3/Un ou plusieurs doudous ?

Plusieurs doudous pour un seul enfant

Encore une fois, des questions de parents inquiets de voir leur enfant adopter plus d’un doudou surgiront : “Pourquoi mon enfant ne se contente-t-il pas d’un seul doudou ?” “S’il crée beaucoup de liens dès son plus jeune âge, cela veut-il dire qu’il sera très sociable plus tard ?”

Encore une fois, la réponse est évidemment non. Il n’est pas rare de voir un enfant en compagnie de plusieurs doudous pour qui il ressent le même attachement donc, pas de jaloux ! Très souvent, il s’agit du même doudou acheté en plusieurs exemplaires par les parents en cas de perte. À priori, cela ne semble pas être une mauvaise idée, mais il est déconseillé de donner tous les sosies de Doudous à l’enfant en même temps, car il ne pourra plus s’en séparer. En effet, bien qu’ils soient identiques visuellement, il pourra les différencier à l’odeur (l’odorat des tout petits étant très sensible) et ainsi les considérer comme des Doudous différents qu’il doit toujours garder près de lui. Bonne chance pour tous les ramener à la crèche ensuite...

 

Doudou en deux exemplaires

À la maison

si plusieurs clones de Doudous sont aux mains de l’enfant en même temps n’est pas une très bonne idée, avoir deux exemplaires seulement peut être très pratique, à condition de n’en laisser qu’un seul à la portée de l’enfant. En effet, en cas de perte, il vous semble ingénieux de ne rien dire à l’enfant et remplacer Doudou par son frère jumeau, ni vu ni connu. Or, comme l’enfant arrive à reconnaître le véritable Doudou par son odeur, il faudra donner en alternance les deux doudous afin qu’ils s'imprègnent de la même odeur. Doudou perdu ? Pas de problème, il sera vite remplacé par le deuxième sans même que l’enfant s’en aperçoive. En plein âge des colères où cette perte sera perçue comme un drame (vers 2 ans), cette technique s’avère être très efficace !

À la crèche

avoir un deuxième exemplaire de Doudou peut aussi être utile dans le sens où pour éviter tout risque de perte suite au déplacement de l’enfant avec son doudou, un deuxième exemplaire de Doudou est laissé à la crèche. Ainsi, l’enfant n’aura pas à traîner Doudou hors de la maison pour pouvoir ensuite le retrouver à la crèche !

Pour le lavage

le doudou a beau être mignon, tous les jours bercé par l’enfant, cela n’empêche pas qu’il se salisse trop vite, et beaucoup. Non, Doudou ne sent pas vraiment la rose et pour des raisons hygiéniques vis-à-vis du bébé, le laver devient primordial. Si certains enfants voient ce moment comme un jeu où ils peuvent admirer Doudou faire un tour de manège derrière la vitre ronde de la machine à laver, ou sécher au soleil, d’autres acceptent plus mal la séparation. C’est ici qu’intervient encore une fois le deuxième doudou qui remplacera le premier en attendant qu’il se refasse une beauté.

 

4/ Doudou, jusqu’à quel âge ?

Le moment des adieux

Toute bonne chose a une fin, et Doudou ne fait pas l’exception. Arrive maintenant le temps où il devra s’effacer de la vie de l’enfant, et ce moment arrive dès lors où celui-ci atteint l’âge de 6 ans environ. Maintenant qu’il n’est plus un bébé, il va découvrir l’autonomie, le monde passionnant qui l’entoure, et se détachera tout seul peu à peu de son meilleur compagnon de jeu. Il prouvera alors sa confiance en soi, s’investira dans des activités, se fera des amis. Doudou ne sera maintenant plus qu’un tendre souvenir de sa petite enfance.

Doudou, même chez les grands enfants

Lorsque Doudou ne quitte pas l’enfant, même au-delà des 6 voir 8 ans, les parents inquiets sont de retour et se demandent : “Devons-nous nous inquiéter de voir notre enfant toujours accompagné de son doudou même à 8 ans et plus ?”

Cette fois-ci, la réponse est oui. Le doudou est à la base un objet transitionnel qui est censé rassurer l’enfant, lui apporter un certain réconfort. S’il ne s’en est pas séparé à l'âge de 8 ans, il faut commencer à chercher une raison à ce comportement. Cela peut-être causé par un mal-être ou une inquiétude ressentie par l’enfant suite à une naissance, un déménagement, une pression scolaire ou/et parentale trop forte.

Une consultation chez un pédopsychiatre peut alors être nécessaire si la dépendance au doudou ne se dissipe pas, ou au contraire s’accentue.